Le travail de Marion Mounic est une quête, la quête d’un lointain symbolique, celle de ses propres racines qu’elle explore en questionnant son identité. Comment se retrouver dans l’autre, l’étranger, les territoires distants que l’on découvre en prenant garde d’atténuer l’exotisme qui pourrait les parer d’un voile réducteur. Dans ses installations, l’artiste rejoue ses déambulations marocaines et réactive le souvenir d’une expérience où espaces publics et privés sont intimement liés. Elle s’aventure à reconstituer une sensation, un instant, un souvenir, à l’aide d’objets et matériaux récupérés. Ses propositions oscillent entre décor et ready made tout en laissant aux regardeurs la possibilité d’expérimenter l’œuvre. Le territoire représenté ne se contente pas de faire image, il se vit, se sent, vous chauffe la peau et instantanément vous déplace.
Marion Mounic opère par prélèvements, déplacements et transformations à partir d’un quotidien à portée de main et de regard. Ici pas de faux semblants, le décor ne ment pas, il propose
juste un déplacement, un voyage immobile qui anime nos sens. Les éléments réapparaissent de manière plastique, et qu’ils relèvent de l’intime ou de l’universel, ils véhiculent une poésie inventive et (é)mouvante du quotidien et confèrent une impression trouble de familiarité et d’étrangeté qui en appelle tant à notre regard qu’à notre mémoire et notre imagination.
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